Les prudents sont les plus irresponsables. Leur seul raisonnement : ne pas mettre le doigt dans l'engrenage.
Mais l'isolement n'est pas possible en temps d'élections, pas plus que la solitude au milieu d'un champs de bataille.
On peut m'objecter que vivre la nuit, c'est compenser une solitude en s'entourant artificiellement d'autres solitudes. Je pense plutôt que c'est vouloir vivre plus intensément, grignoter des minutes éveillées sur la petite mort du sommeil, tenter d'avoir des journées de vingt-quatre heures, pousser la machine humaine à son maximum.
J'ai mes propres règles et je les respecte. La règle est simple mais inflexible.
Demande-t-on au grand théâtre autre chose : nous représenter ce qui, dans le chemin unique d'un homme d'exception, rejoint l'aventure universelle ?
Blâmez-le ou louez-le, on ne peut nier le cheval sauvage en nous.
Dans mes inclassables regrets, sans doute y aura-t-il cette simple question : "Pourquoi ne m'avez-vous rien demandé ?"
Je dois beaucoup à cet homme simple qui me donna, en quelques entretiens, la clef lumineuse d'un monde inconnu...
Le respect et la crainte avec lesquels le sauvage ignorant considère sa belle-mère sont parmi les faits les plus connus des anthropologues.
La solitude est l'élément des grands esprits.