Il est pratiquement inutile de lutter pour l'amour quotidien, même si le feindre est la seule possibilité que l'amour perdure.
Toute proposition littéraire est fondée sur des malhonnêtetés intermédiaires : la mémoire, la culture, le désir, le langage.
Un baiser est un tour délicieux conçu par la nature pour couper la parole quand les mots deviennent superflus.
L'unique règle de plaire est de trouver un appétit que l'on a laissé affamé. S'il le faut provoquer, que ce soit plutôt par l'impatience du désir que par dégoût de la jouissance.
De tout temps et dans toute espèce d'avantages, on met plus de passion à obtenir ce qu'on n'a pas qu'à conserver ce qu'on a.
Les mariages, pendant quelque temps, sont soutenus par le désir ; une journée de scènes ou de silence est équilibrée par vingt minutes de nuit.
Le goût de la possession n'est qu'une autre forme du désir de durer ; c'est lui qui fait le délire impuissant de l'amour.
Mutisme : le sujet amoureux s'angoisse de ce que l'objet aimé répond parcimonieusement, ou ne répond pas, aux paroles qu'il lui adresse.
Les amoureux et les fous ont des cerveaux si bouillonnants De tels fantasmes façonnants, qui appréhendent plus que la raison ne comprend jamais.
Deux anciennes maisons réputées d'égale dignité dans la belle Verone, où se place notre scène, pour d'anciennes querelles de nouveau se mutilent. Le sang civil vient souiller le poing des citoyens. Or dans le sein fatal de ces deux ennemis, [...] ► Lire la suite