Notre influence grandit au moment où un rêve futur se transforme en une action présente.
Le sommeil diurne est comme le pêché de la chair : plus on en a eu, plus on le voudrait.
La plupart des voyages trouvent leur intéret dans l'anticipation qu'on en fait ou le souvenir qu'on en garde ; la réalité se limite le plus souvent à la perte de ses bagages.
L'insomnie, c'est ce dont souffre un individu qui reste toute la nuit éveillé pendant une heure.
On rêve d'un idéal, on le prie, on l'appelle, on le guette, et puis le jour où il se dessine, on découvre la peur de le vivre, celle de ne pas être à la hauteur de ses propres rêves, celle encore de les marier à une réalité dont on devient responsable.
La vie est un sommeil dont on ne se réveille qu'à la mort.
Passé quarante ans, tout le monde ressemble à une ville bombardée. Il tombe amoureux quand elle éclate de rire - au désir s'ajoute une promesse de bonheur, une utopie de tranquillités emboîtées -, il suffira qu'elle tourne la tête vers lui et se laisse embrasser, et il accèdera à un monde différent.
Nous ne vivons pas des temps ordinaires. La généralisation de la solitude est l'une des mutations les plus frappantes de l'époque. Je considère que les pouvoirs publics ont une responsabilité. Quand on fait le bilan des allocations, des aides de toute nature, on se rend compte qu'en réalité ils poussent les gens à vivre seuls.
Si le théâtre avait dû faire comprendre aux gens la réalité de la bêtise, Molière y serait arrivé avant nous.
Mes chansons sont essentiellement mes journaux intimes. Certains de mes meilleurs compositeurs sont sortis du temps quand j'ai traversé un cauchemar personnel.