Citations de Fatou Diome

Les lois contre l'immigration changent en permanence, tels des pièges sans cesse repositionnés afin de ne laisser aucune chance au gibier. Ainsi, dans cette chasse qui ne dit pas son nom, le chemin de la veille devient le guet-apens du [...] ► Lire la suite

Sur la balance de la mondialisation, une tête d'enfant du tiers-monde pèse moins lourd qu'un hamburger.

Chaque miette de vie doit servir à conquérir la dignité !

On ne se jette pas dans des bras croisés. Même assoiffé d'affection, on n'embrasse pas les oursins.

Chaque pas mène vers un résultat escompté ; l'espoir se mesure au degré de combativité.

Le sentiment d'appartenance est une conviction intime qui va de soi ; l'imposer à quelqu'un, c'est nier son aptitude à se définir librement.

Il arrive qu'un individu devienne le centre de votre vie, sans que vous ne soyez lié à lui ni par le sang ni par l'amour, mais simplement parce qu'il vous tient la main, vous aide à marcher sur le fil de l'espoir. Ami ! Frénétiquement.

Le chasseur solitaire est le seul à connaître le prix que lui a coûté son gibier.

Malheureux celui qui lit sa gloire dans le regard versatile du public.

Quand on a les dents longues, il faut avoir les gencives solides.

C'est curieux, quelle que soit la dimension sociale, morale et physique d'un homme, on arrive toujours à le ranger entre les deux jambes d'une femme.

Les amitiés d'enfance résistent parfois au temps, jamais à la distance.

Dans le désert, on peut toujours tomber sur une oasis.

Pour les pauvres, vivre c'est nager en apnée, en espérant atteindre une rive ensoleillée avant la gorgée fatale.

Les idées sont des graines de lotus, elles ne dorment que pour mieux pousser.

L'entrejambe d'une femme, l'alpha et l'oméga de l'homme : il naît de là, et toute sa vie y retourne.

Le jardin le plus fertile au monde est un cerveau d'enfant. Il suffit d'y semer un mot pour y voir verdoyer une forêt de songes.

La pire indécence du XXIè siècle, c'est l'Occident obèse face au tiers-monde rachitique.

La sang oublie souvent son devoir, mais jamais son droit.

Sacrée France, c'est peut-être parce qu'elle porte un nom de femme qu'on la désire tant.

D'où qu'elle nous vienne, l'intime conviction restera toujours plus poétique, plus forte et plus rassurante que la réalité.

On ne se retourne pas quand on marche sur la corde du rêve.

Au royaume de la polygamie, on ne tire pas sur la barbe de Dieu.

Vous savez, le rejet a toujours peur de l'amour. L'amour est plus fort que la haine et la culture est toujours plus forte que l'ignorance.

Vivre, c'est un ciel sans soleil pour qui n'a pas la faculté de se tenir prêt à aimer.

Est-il possible d'apprécier la vie quand on n'a que soi-même à aimer ?

Le tiers-monde ne peut voir les plaies de l'Europe, les siennes l'aveuglent.

Le secret est un lait sur le feu, il finit par se répandre si on n'y prend pas garde.

Comme les muses, les racines inspirent, mais elles ne sauraient donner à quiconque le souffle nécessaire à sa propre course.

Le sang oublie souvent son devoir, mais jamais son droit.

"Blacks, Blancs, Beurs", si ça allait de soi dans la société française, on n'aurait pas besoin d'en faire un slogan.

Que signifie la liberté, sinon le néant, quand elle n'est plus relative à autrui ?

Les Blancs sont orgueilleux ; et comme ils sont riches, ils érigent un monument au moindre de leurs exploits.

Les amitiés grégaires sont souvent superficielles, car se voir en bande, c'est se parler en meute, quand le tête-à-tête favorise l'écoute et la profondeur du dialogue.

On ne se jette pas dans des bras croisés: leur dédain me dispensait de toute formalité. Même assoiffé d'affection, on n'embrasse pas les oursins.

Merci aux absents, qui nous lèguent une quête philosophique et le bonheur de remplir le vide de l'existence à notre fantaisie.

Combien d'années de contorsion nous faut-il endurer, avant de réussir à ajuster l'image que les autres attendent de nous à la personne que nous portons au fond de nous ?

Devenir adulte, c'est oser se retourner et, enfin, faire face aux loups.

Le refus de vieillir, ce n'est pas seulement l'obstination à garder un corps jeune, c'est parfois une mentalité inapte à maturation.

D'où qu'elle vienne, l'intime conviction restera toujours plus poétique, plus forte et plus rassurante que la réalité.

Le souvenir est un filet qui nous surprend et nous entraîne dans le sillage de son choix.

Il arrive qu'un individu devienne le centre de votre vie, sans que vous ne soyez lié à lui ni par le sang ni par l'amour, mais simplement parce qu'il vous tient la main, vous aide à marcher sur le fil de l'espoir. Sur la ligne tremblante de l'existence.

Partir, c'est beaucoup plus une façon de demander autre chose qu'un moyen sûr d'obtenir quelque chose. Naufragés, nous représenterions quelque chose, pour une fois, nous occuperions l'attention, nous nous regarderions nous même avec surprise, avec intérêt, avec compassion. Nous sommes l'autorité que nous conservons sur nous-mêmes. Nous ne sommes rien que l'autorité du désespoir.

Ici, point de hasard, chaque pas mène vers un résultat escompté; l'espoir se mesure au degré de combativité. Ambiance Technicolor, on marche autrement, vers un destin intériorisé, qu'on se fixe malgré soi, sans jamais s'en rendre compte.

Lire, c'est oser le vertige. On peut lire, comme on s'incline, révérencieux, ébloui par la fulgurance d'un bel esprit. Aveuglement ! Qui ne me guide pas me perd ! Or, je veux seulement trouver mon chemin. Qu'on nous laisse donc un oeil ouvert !

Grandir, devenir adulte, c'est ne plus courir à la recherche d'un bosquet où se tapir. Devenir adulte, c'est, au lieu de s'enfuir en permanence, oser se retourner et, enfin, faire face aux loups.

La nostalgie est ma plaie ouverte et je ne peux m'empêcher d'y fourrer ma plume. L'absence me culpabilise, le blues me mine, la solitude lèche mes joues de sa longue langue glacée qui me fait don de ses mots.

On est assez mièvre pour s'écrier devant les nouveau-nés : Ah qu'il est mignon ! Il ne sont jamais beaux, il n'y a que la naissance en elle-même qui soit belle.

Embrasser les joues ravinées d'une mamie, c'est tremper les lèvres dans un millésime de vie. Ça régénère !

La nuit je mijote des rêves trop durs à cuire.